La réponse du Maire de Saintes :
Demande de Bruno DRAPRON sollicitant une décision du Conseil Municipal pour une aide urgente et directe aux éleveurs de Saintes.
- Lecture par Bruno DRAPRON de son courrier.
- Réponse du Maire :
Monsieur le Conseiller Municipal,
Je vous remercie car cette question attire l’attention des élus municipaux et des saintais sur la situation du monde agricole confronté depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, à une séquence climatique hors du commun.
Vous sollicitez le Conseil Municipal pour qu’il décide d’une aide financière directe aux éleveurs de Saintes. Vous prenez appui sur l’initiative prise récemment par le Conseil Régional Poitou Charentes.
Nous devons regarder avec précision les capacités et les compétences de la Commune en cette matière avant de pouvoir soumettre une délibération en ce sens.
Le versement d’aides financières directes auprès des professionnels agricoles relève tout d’abord de la responsabilité des institutions et collectivités compétentes : l’Europe, l’Etat et les Régions.
Il appartient aussi aux acteurs du monde agricole, rassemblé au sein de ses composantes consulaires, syndicales et sociales, d’organiser la solidarité entre les exploitants et d’accompagner la mise en œuvre efficace des mesures d’urgence. C’est également aux professionnels de relayer les attentes, les besoins et les demandes éventuelles auprès des différents organismes concernés.
Nous constatons donc que notre Collectivité n’est pas compétente pour ce type de dispositifs. Cependant, la Ville agit. Et votre courrier me permet de rappeler ce que nous apportons de manière concrète à des agriculteurs de Saintes.
Nous sommes une ville de campagne, un gros bourg. Notre patrimoine foncier comprend donc des terres agricoles composées notamment des prairies et de zones herbeuses, (Boulevard Guillet Maillet, La Palu, …). Leur superficie totale est de 17.5 hectares.
Dans le cadre d’un partenariat, deux exploitations saintaises fauchent chaque année 14.5 hectares. La récolte de fourrage représente au moins 210 tonnes par an dont 1/3 est remis au Centre Equestre de Saintes. Le reste de la récolte est laissée aux deux fermiers. Vous noterez que la tonne de foin se négocie aujourd’hui entre 35 et 40 € l’unité. Cela représente donc une somme variant de 5 000,00 à 6 000,00€.
Vous comprendrez donc aisément que notre Ville peut difficilement multiplier les dispositifs d’aide. J’ajoute que certaines communes moins généreuses organisent des enchères pour vendre leur propre récolte de fourrage. Saintes est bien loin de ce type de fonctionnement et je m’en réjoui.
Pour être complet, j’ajoute que les élus locaux dans leur ensemble priorisent dans leurs politiques territoriales la préservation es espaces agricoles. C’est le cas pour le PRU, le PLH, le futur Schéma de Développement Economique et aussi pour le SCOT. Notre ville a encore la chance de bénéficier d’exploitation sur son territoire. Nous voulons préserver cette richesse.
La sécheresse qui nous touche est dramatique pour nos réserves en eau, pour les cours d’eau, la faune la flore, pour l’ensemble des activités humaines et économiques. Cette situation est prévisible et risque d’empirer. Nous sommes responsables de nos comportements, tous les jours, dans nos actes les plus anodins. Nous engageons des politiques locales visant à protéger et préserver l’eau.
Nous sommes tous en droit d’attendre que les politiques européennes changent et accompagnent le monde agricole vers des productions moins gourmandes en eau, mieux calées sur les saisons, mieux adaptées à nos terres.
Au nom des saintais et des élus municipaux, je vous remercie une nouvelle fois d’avoir soulevé cette question et ainsi permis d’expliquer les aides locales apportées par la Ville de Saintes aux agriculteurs et rappeler à toutes et à tous nos responsabilités.
Vous comprendrez donc aisément que je propose au Conseil de ne pas délibérer sur ce sujet.
Merci à toutes et à tous.