mardi 21 juillet 2015

Pour que l’action l’emporte sur la déception

Lettre ouverte à un ami politique
Cher Régis,
J’ai lu avec attention les quelques lignes que tu as transmises à Sud- Ouest en fin de semaine. Je comprends ta colère et l’amertume d‘une défaite qui n'était pas personnelle. Cela étant dit, je connais aussi  ton sens de la justice et c’est à cette qualité que je fais appel aujourd’hui. Tu dis ne pas reconnaître le projet que tu as soutenu, tu dis en vouloir à ton camp qui a accepté cette gouvernance, qu’à la place des conseillers de la majorité, tu aurais démissionné. J’ai été l’un des premiers à demander au Maire de prendre ses responsabilités après l’affaire du 4/4. Conseiller d’opposition pendant 6 ans avant 2014, je n’ai pas attendu le Maire actuel pour défendre mon territoire et travailler pour lui. Et je ne vois pas pourquoi aujourd’hui, alors que personnellement, je fais attention à tous les deniers publics, je devrais démissionner pour une affaire pour laquelle je ne suis pour rien. Je ne vois pas non plus pourquoi je devrais expliquer à de jeunes conseillers, parmi lesquels des moins de 35 ans, qu’ils devraient démissionner alors qu’ils ont eu le courage de plus en plus rare de s’engager pour un projet collectif et font aujourd’hui du bon boulot. Tu as pu le constater avec Mélissa qui a été ton binôme lors des dernières élections. Quel message leur donnerait-on ? Tu dis qu’il ne se fait rien à Saintes aujourd’hui. J’ai découvert une Première Adjointe investie, travailleuse, humaine. Avec elle, des conseillers et adjoints volontaires. Pour ma part, je travaille d’arrache-pied pour que les associations saintaises puissent proposer une offre sportive de qualité et à tous les publics. Et je t’invite à m’accompagner, quand tu le souhaiteras, à tous les évènements mais aussi à toutes les fins de travaux dans nos équipements. Cela demande beaucoup de disponibilité mais permet de voir des gens qui font bouger leur ville. Le projet que tu as soutenu, nous sommes plusieurs conseillers et adjoints à y croire et nous nous battons pour qu’il devienne réalité. La chaise vide le ferait-il avancer? Le Maire a fait une grave erreur en faisant passer son bien être avant l’intérêt des Saintais. Il a souhaité la réparer, autant que cela soit possible. J’ai toujours considéré qu’il fallait donner une deuxième chance dans la vie et en tant qu’avocat, je pense que c’est aussi ton credo. Mais il est clair que si, de nouveau, une seule fois, l’écoute, la disponibilité et surtout l’intérêt des Saintais devaient ne pas être des priorités, il faudra en tirer des conséquences. Saches qu’en tous cas, ma vigilance ne cessera pas. Enfin, nous sommes plusieurs, en dehors même du « giron politique » à lancer un groupe « réflexion et action » sur Saintes, j’aimerais beaucoup que tu nous rejoignes…pour que les propositions l’emportent sur la déception.

Bruno 

Reçu le 22/07/2015 :
 
"Cher Bruno,

Merci de la spontanéité de ta réaction aux réponses que j'ai données à Sud-Ouest qui les a fidèlement rapportées, après s'être interrogé sur mon tweet du 13 juillet. Ce tweet n'est que la libre expression de ma pensée. Elle n'est pas de stigmatiser tel ou tel ou de m'ériger en Procureur. Le seul intérêt qui vaille est la défense de l'intérêt général.

Les avocats savent que la forme est le sœur jumelle de la liberté, qu'elle est le dernier garant contre les limites des individus qui peuvent oublier, que quand on peut faire ce que l'on veut, il est difficile de faire ce que l'on doit.

Alors oui je n'approuve pas le type de gouvernance à laquelle l'équipe que j'ai soutenue donne le sentiment de s'être résignée.

Tu es témoin, que lors d'une réunion de la campagne municipale, j'avais déjà marqué plus qu'une réserve sur le management de l'équipe. Les assurances qui m'avaient alors été données par sa tête n'ont pas résisté à l'épreuve des actes.

J'ai engagé des personnes derrière moi. Elles sont légitimes à me le reprocher aujourd'hui, puisqu'après m'être trompé une fois je serai coupable de persister dans l'erreur.

-- Non je n'accepte pas que l'on substitue la couleur d'un camp à celle de la ville qui vous a élus.
-- Non je n'accepte pas que la restauration d'un ouvrage public soit l'occasion de mettre en avant une enseigne qui porte chaque jour un coup plus fort aux commerçants que nous prétendions défendre.
-- Non je n'accepte pas qu'au mépris des règles des marchés publics, le premier magistrat de la ville fasse supporter par les Saintais l'avantage que son statut, au sein d'une société cotée en bourse, lui consentait.
-- Non je n'accepte pas que certains aient pu rejeter la faute, même partiellement sur les services.
-- Non je n'accepte pas qu'une nouvelle décision permette que ce qui a été acquis illégalement soit nécessairement vendu illégalement.
--Non je n'accepte pas que dans un éditorial municipal on marque une défiance à l'endroit de la presse.

Je regrette que l'indignation que tu as marquée et dont le retentissement fut national n'aie survécue que 48 h. Mon propos fut et reste, non pas de dire ce que vous deviez faire mais ce que mes valeurs m'auraient dictées.

Aussi ma défaite du mois de mars est une bonne chose, pour L'INTERET GENRERAL, car j'ai fait campagne sur le projet d'un travail en commun avec le maire de Saintes, que nos différences auraient rendues impossible. Ni amertume, ni colère, juste le soulagement de ne pas avoir été élu sur un malentendu.

Ton adresse étant publique je te remercie de donner, à ma réponse, la même diffusion.

Bien à toi.

Régis SAINTE MARIE PRICOT"

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