Faire de l'emploi LA priorité
Alors que les régions s’apprêtent à voir renforcées leurs compétences en matière économique, il est impératif qu’elles actent leur responsabilité en matière d’emploi.
A cette fin, rendre visible le lien entre budget et création d’emplois apparaît comme un bon préalable. La mise en place d’un indicateur montrant l’impact des décisions de la collectivité régionale en termes d’emplois est une piste.
Ce n’est pas LA solution pour l’emploi. Mais l’emploi est LA priorité. Les solutions qui conduisent à un meilleur rendement « emploi » de l’argent public, doivent être essayées.
Cas pratique : le plan « grands travaux » de la Région Poitou-Charentes
En octobre 2012, l’exécutif régional présente son dispositif « 50 Millions d’euros pour de nouveaux chantiers ». La dépense engagée est de 50 millions d’euros. Dès lors, la seule présentation de l’objectif d’investissement devra être complété par un indicateur du nombre d’emplois envisagés par cette décision. Il ne peut s’agir que d’un chiffre incertain, mais encadré par une limite basse et une limite haute. Les éléments permettant de quantifier cet indicateur pourront être utilement calculés et sollicités par une approche positive des organisations sectorielles compétentes. Ainsi, les fédérations du bâtiment, notamment, pourront aider la collectivité à formaliser cet indicateur au travers de mesures adaptées : identification des besoins en personnel pour les projets arrêtés, part de la subvention conduisant à la création ou au maintien d’activité nouvelle pour les entreprises locales, coût salarial par catégorie de métier etc …
Sur chaque euro ainsi dépensé, la fraction « emploi » sera rendue plus lisible et inévitablement, à terme, plus efficace.
Sur chaque euro ainsi dépensé, la fraction « emploi » sera rendue plus lisible et inévitablement, à terme, plus efficace.
Une telle mesure contribuerait à formaliser la responsabilité des régions en matière d’emplois, implication directe de leur compétence en matière économique. Sa mise en oeuvre conduira par la collectivité à hiérarchiser son agenda et ses décisions d’après les résultats ainsi obtenus. Cette proposition présente aussi l’avantage de renforcer en amont de la décision, le dialogue avec les parties prenantes, les entreprises, les organisations professionnelles.
Ce dispositif vise également à limiter une surpolitisation de l’argent. En effet, l’usage systématique d’ une communication institutionnelle aujourd’hui orientée sur le volume des dépenses se verra atténué au profit d’une meilleure connaissance des circuits économiques. Dès lors, cette démarche favorise l’efficacité de l’argent public.
Politique concernée
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Engagement
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Chapitre
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Inscrit
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Disponible
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Proposé
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Indicateur Emploi
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Cette proposition a pourtant été refusée en 2012, et plus récemment, lors d’une réunion relative à la décentralisation jeudi 17 octobre. Cette responsabilité émergente n’a pas non plus été assumée par la présidente de l’exécutif régional, lors des derniers développements de l’affaire Heuliez. Elle avait pourtant affirmé dans son récent ouvrage: « il faut être réticent à une présence politique dans les combats sociaux. Ne pas récupérer la souffrance d’autrui sans savoir si on va pouvoir la soulager ». Sans revenir sur cette affaire, il est nécessaire de souligner que sur les centaines de salariés de la société, le dispositif « SEM » adopté le 18 octobre permettra de sauver entre huit et vingt emplois, en contradiction totale avec la proposition formulée par notre intergroupe : renforcer les dispositifs de transition professionnelle pour tous les salariés de l’entreprise des Deux-Sèvres.
Nicolas BELOT
Conseiller régional apparenté au groupe "UDI Poitou-Charentes"
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